Vitrine (Pavillon Suisse) – un adhésif translucide d’une image de reflet – double et encadre les reflets présents dans la vitrine. L’intervention camouflée se fond à priori dans les images urbaines, mais la répétition ainsi que le décalage par rapport à la situation d’origine amène chez le passant un vague sentiment d’étrangeté. Photographier des images présentes sur des vitrines afin de les insérer sur une autre vitrine opère un glissement spatio-temporel. La photographe qui intègre les reflets de la rue qui s’y superposent, dévie l’image de sa source pour l’amener ailleurs: perçue ici et maintenant. Les changements de lumière et les aller et venues des passants deviennent sensibles.
Les sculptures d’Anaïs Defago sont des appropriations de situations vernaculaires, d’architectures, d’agencements urbains, d’images publicitaires et quotidiennes. Ses sculptures mettent en abîme nos habitudes et redirigent aussi l’attention sur ce qui semble ingrat; matériaux piteux, plantes vertes de hall d’entrée, décorations de bars, coins de rue, reflets. Par la photographie elle collectionne des détails du monde concret – surfaces, matières, architectures, images – qu’elle utilise comme matériaux à part entière. S’en tenant en quelque sorte à la surface des choses, Anaïs Defago ne cherche pas à d’au delà des apparences et appréhende l’humain à travers ses manifestations tangibles: villes, objets, images, habits, habitudes, gestes, codes qui décrivent notre conception de nous-mêmes et de ce qui nous entoure.
Née en 1987 à Genève, Anaïs Defago vit et travaille à Val d’Illiez, Genève et Lausanne. Elle obtient à L’ECAL un bachelor en art visuels en 2011, puis un master en 2014. Elle expose notamment à Darse en 2015 et participe à Accrochage Vaud en 2016. Son envie de promouvoir les artistes qu’elle estime et de s’engager activement dans la scène artistique locale l’amène à co-fonder avec Agnès Ferla l’artist-run-space La Sas en 2013 à Lausanne.
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